Evolution des différents paramètres en altitude

L'environnement en altitude
Nous avons au dessus de nos têtes, une couche d'air que l'on appelle l'atmosphère. Bien qu'il semble ne pas " peser ", cet air exerce une pression sur nos corps et sur les gaz composant l'air. Plus la couche d'air est épaisse, plus la pression qu'elle exerce est importante. Or, lorsque nous montons en altitude, nous laissons une partie d'air en dessous de nous. La pression de l'air devient moins importante, la concentration des gaz baisse, la densité de l'air diminue. Cette baisse de densité d'air a un double effet sur l'organisme. D'un côté, elle favorise son action sur le milieu par une moindre résistance à l'avancement. D'un autre côté, elle réduit ses capacités d'action en limitant la quantité d'oxygène pouvant être utilisée.

1) Quand l'organisme refuse de s'adapter :
En altitude, 1 personne sur 5 est confrontée au ''Mal Aigu des Montagnes'' (MAM) dès 3000 m et près de 70% ont des problèmes au sommet du Mont Blanc. En revanche, on voit des gens ''ordinaires'' qui n'ont aucun problème apparent à plus de 6000 m. Dans l'état actuel des connaissances, il est impossible de dire, avant son départ, à quelle altitude une personne sera atteinte du M.A.M. et quels en seront les symptômes.
Malgré une bonne préparation physique, certaines personnes peuvent être sujettes au MAM alors qu'elles se trouvent en haute montagne.
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2) Les deux principaux paramètres qui évoluent en fonction de l'altitude.

a) La température :

Elle s'abaisse en moyenne de 0,6°C par 100 m d'altitude. Par exemple :
- dans les Alpes : lorsqu'il fait, en pleine journée, 20°C à Chamonix (1000m), il fait théoriquement 2°C à 4000 m et - 9 °C au sommet du Mont Blanc. Pendant la nuit, si la température s 'abaisse à 5°C à Chamonix, il fera - 24°C au sommet du Mont Blanc.
Ainsi, pendant la nuit, on enregistre souvent des températures inférieures à - 15°C au-delà de 6000 m
L'abaissement de la température du corps en dessous de la normale est appelé hypothermie. Elle engendre des gelures plus ou moins graves.

Les premiers symptômes sont l'engourdissement des extrémités (mains, pieds), puis la perte de la sensibilité. A l'étape, le sportif se trouve un orteil ou un doigt blanchâtre dur et insensible. Dans les cas graves, il faut amputer.

b) Le manque d'oxygène :
Avec l'altitude la pression atmosphérique diminue, le taux d'oxygène étant lié, il diminue également.

Vivre au repos ne pose pas trop de problèmes en altitude. Mais, dès que l'organisme augmente sa dépense énergétique, comme lors d'une marche ou d'une ascension, le manque d'oxygène devient vite handicapant.

3) Selon l'altitude, les problèmes rencontrés sont différents :

· Jusque 4000 m :

A cette altitude, il reste environ 61 % de l'oxygène disponible au niveau de la mer. Le sportif devra tout de même être en bonne forme physique et s'entraîner en conséquence.
Jusqu'à 4000 m, il n'y a pas d'inconvénient pour les gens raisonnables et bien entraînés. Il faut prendre le temps de s'acclimater : des populations humaines vivent en permanence à ces altitudes !
En Europe, il ne devrait y avoir aucun problème : seuls les sommets dépassent 4000 m et, en principe, on n'y reste pas très longtemps ; une fois gravis, on redescend.
Les problèmes n'ont lieu qu'avec des personnes mal entraînées.

Entre 4000 et 6500 m :

A cette altitude, l'oxygène commence à se raréfier. Pour être parfaitement prêt, il faudrait avoir vécu auparavant un mois ou deux à plus de 3000 m. Par exemple, pour faire sans problèmes quelques sommets prestigieux des Andes, le mieux est de s'installer un mois ou deux à Cusco (3500 m, au Pérou) ou à La Paz (4000 m, en Bolivie).
Mais ce n'est pas toujours possible. Il faut alors s'entraîner encore un peu plus que pour le Mont Blanc : faire quelques courses faciles dans les Alpes, à plus de 3000 m, et rester aux sommets le plus longtemps possible la nuit.
Une agence de voyage sérieuse prévoit systématiquement plusieurs jours d'acclimatation avant de monter au-delà de 4000 m.