1) Prévention du mal d'altitude
Deux types de prévention coexistent: l'acclimatation progressive et le recours à la médecine préventive. Ils ont pour objectif de faciliter les processus corporels naturels de l'acclimatation.
Acclimatation progressive
Une acclimatation réussie demande de respecter un profil de progression répondant à trois règles d'or:
· Ne pas monter trop vite trop haut
· Monter suffisamment haut pour s'acclimater
· Ne pas rester trop haut trop longtemps
auxquelles on peut rajouter les conseils suivants:
· Ne pas voler ou conduire jusqu'à une altitude élevée mais plutôt marcher dès que possible (dès 3000m)
· En cas de vol ou de conduite, ne pas trop se fatiguer et se reposer une journée avant de continuer
· Adopter une vitesse d'ascension adaptée : 700 m / jour de 1700 à 3500 m
puis 350 à 400 m / jour par la suite
· 1 jour de repos tous les 900m
· Monter haut mais dormir bas : il est possible d'augmenter la vitesse d'ascension à condition de redescendre le même jour pour dormir
· Si certains symptômes se manifestent : attendre leur disparition avant de continuer
· Si les symptômes augmentent : descendre le plus possible
· Tenir compte des rythmes d'acclimatation différents pour chacun
· Limiter le stress et contrôler l'émotivité
· Eviter l'excès de fatigue. Une activité légère est cependant préférable au sommeil (respiration ralentie)
· Boire beaucoup et éviter l'alcool
2) Médication préventive
Certains médicaments facilitent l'acclimatation. Ils permettent une respiration plus rapide et donc un métabolisme plus important de l'oxygène. Par leur modification du corps, ils ralentissent cependant l'apparition des premiers symptômes. Compte tenu de l'importance de l'écoute du corps, seule capable d'en déceler les limites, il est préférable de ne rien prendre qui inhibe les premiers signaux d'alerte.
3) Traitement
Lorsque les symptômes se manifestent, la meilleur solution de traitements est l'acclimatation, qui prendra environ 3 jours ou la descente (entraînant une disparition immédiate)
L'acclimatation
- Dès l'apparition d'un des symptômes mentionnés, il est souhaitable d'observer un jour de repos à l'altitude atteinte ou légèrement en dessous afin d'attendre sa disparition avant de reprendre l'ascension. Il est important de communiquer au reste du groupe l'état dans lequel chacun se trouve.
- Les maux de tête modérés peuvent être traités par certain médicaments. S'ils persistent il sera cependant nécessaire de redescendre puisque l'utilisation de ces substances ne fait que réduire la sévérité des symptômes mais ne soignent pas.
- En cas de troubles du sommeil, il vaut mieux s'abstenir de prendre des somnifères, dont les effets sont imprévisibles et souvent facteurs aggravants du MAM.
En haute montagne, l'œdème pulmonaire et l'œdème cérébral apparaissent (les symptômes ayant déjà été vus précédemment).
a) L'œdème pulmonaire de Haute Altitude (OPHA)
Une descente immédiate s'impose pour échapper à la mort et une évacuation doit être opérée vers un centre médical ou alors effectuer une oxygénothérapie. Certains médicaments ( Les médicaments dépendent de la gravité des
symptômes, seul les médecins peuvent les prescrire) améliorent l'état du blessé et lui permettent de "perdre rapidement de l'altitude"
b) L'œdème Cérébral de Haute Altitude (OCHA)
Une descente immédiate s'impose ainsi qu'une évacuation vers un centre médical. On peut administrer l'oxygène sous débit de 2 à 4 litres par minute. Dans le cas où la descente ou l'évacuation ne sont pas possibles et où un caisson hyperbare1 est disponible, on peut compléter le traitement de cette façon. L'ensemble des mesures thérapeutiques vise tout d'abord à permettre la descente ou l'évacuation.
4) les contres-indications
Contre-indications absolues à l'ascension en haute montagne (inférieur à 2500 m)
· Enfant de moins de 12 mois pour les altitudes dépassant 1800 m
· Insuffisance respiratoire chronique
· Maladies cardio-vasculaires mal équilibrées (angine de poitrine, insuffisance cardiaque, troubles du rythme)
· Thalassémie (maladie héréditaire qui se traduit par une diminution de la taille des globules rouges)
· Asthme déclenché par le froid
· Antécédents d'œdème pulmonaire ou cérébral d'altitude
1 caisson hyperbare :caisson hermétique permettant de faire monter la pression grâce à une pompe manuelle, qui engendre une baisse de pression atmosphérique et simule au niveau du corps, une baisse d'altitude.
Contre-indications relatives à l'ascension en haute montagne (supérieur à 2500 m)
· Migraine sévère résistant aux traitements habituels
· Psychisme fragile
· Affections de la rétine
· Grossesse pendant le 1er ou le dernier trimestre
· Diabète
· Obésité
· Affection cardiaque équilibrée